Ateliers d’écriture en 2nde A

Ateliers d’écriture en 2nde A

Des ateliers d’écriture sont menés en seconde A dans le cadre d’une classe culturelle numérique à laquelle  les élèves sont inscrits.   Le premier atelier  s’est avéré  une expérience nouvelle  et tentante  pour la majorité. En  réponse à la première consigne qui leur a été  donnée  , les élèves  se sont mobilisés pour rédiger , en plein air et  dans un cadre  relaxant,  des poèmes de forme libre  et pour réfléchir à   la notion de Frontière tant dans son sens propre que dans celui figuré. 
 Amitié, distance, proximité et exil  parcourent ce recueil regroupant des  productions individuelles et  collectives.

Poème n.1- La Frontière

 Anthony Yammine- Jad Armache- Marina Mikaty-Nadine Obeid- Limar Wazan-Dina Fattal-Omar Arnaout-Leen El Sayed- Tarek Naboulsi-  Reem Abdallah

La frontière

Des limites qui encerclent  la terre,

Soit une  forêt  ou un désert,

Soit une mer ou une rivière

 

Sous le nom de la protection

C’est en réalité une séparation.

Une bordure tracée en pierre ou en fer,

Enferme à l’autre bout un mystère

 

La frontière

Créée  par nos pères

Elle a   dressé   tant de barrières

Après,  ont surgi  des  guerres.

Une  limite  terrestre artificielle

Qui  a   brouillé  le ciel

Avec  tant d’idéologies imaginaires.

 

La  frontière  

Cette ligne  invisible

Pour la plupart inaccessible

Tracée   à la main

Par des humains

Une extrémité qui sépare  des familles

Une bordure qui éloigne des amis

Une limite qui crée des conflits entre voisins.

 

La frontière

Une illusion que l’homme a créée

Une limite invisible que l’on a tracée

Comme un obstacle à surmonter

Une séparation parfois mentale que j’essaye de dépasser

Un passage entre le rêve et la réalité

Un pays qu’il me faut protéger.

 

 

 

 

 

La frontière

C’est la vie

Un passage interdit

Ces murs qui nous entourent toi et moi

Toi et moi qui avons un dialogue unique

Mais qui entrons dans une guerre apocalyptique

Quand nous franchissons ces bords

Là où  nous  guette  la mort.

 

 

La frontière

Un lieu de séparation

Qu’on doit franchir  en prenant en compte des délimitations

Afin de traverser une région

Un blocage à la  douane  en protection

Pour l’ouverture et la fermeture des bords de franchissement.

 

La frontière

Fermeture et extrémité

Sans elle, on ne sent pas protégé

Mais personne ne doit être  limité par des démarcations

La frontière  n’existe  que pour ceux

Qui  rêvent de séparation.

 

La frontière

Construite de pierre, elle ne laisse pas passer la lumière

Elle nous fait  espérer l’ouverture

Mais réellement  nous sommes en face d’une  fermeture.

La frontière  nous fait sentir la colère

En voyant la lisière,

En cherchant le passage,

En cherchant l’espoir de liberté,

Mais  nous voilà séparés

Limités par ces extrémités.

 

Plus  on s’approche de la frontière

Plus on s’éloigne de sa vie, de sa ville, de ce qui est réel

Des barrages

Une grande rivière

Tracent des limites officielles

 

 

 

Homme ! Pense à ces  limites séparatives tracées

A ces  extrémités  glaciales

Fils d’Adam  et d’Eve  vivant sur terre

Oublie toutes  les différences inégalitaires

Pourquoi  créer les  barrières entre blancs et noirs ?

Pourquoi provoquer une guerre   sur tous   les territoires ?

Quand échapperons-nous à ces isolations ?

Ne mettrons-nous pas  une  fin à ces illusions ?

Riche, pauvre,  oriental et occidental

Nous nous considérons des étrangers et ça nous fait bien mal.

 

 

La frontière entre l’amitié et la guerre

Poème n.2

 

Dina Khabbaz- Rami Afiouni-Kevin Saba-Ghida Obeid- Ghyadaa Al Ali-Lilia Succari-Nadim Farah-Karim Bazerbachi

 

Deux vrais amis vivaient ensemble

Se tenaient pas la main, allaient se baigner

Au milieu des fleurs  vagabondes qui poussent dans  les  vallées,

Ils   songeaient :

« Ô  territoire sacré !

Cette terre à protéger

Que personne ne doit traverser

C’est  la maison, c’est le confort.

 

C’est Cette forte nature qui embrasse tendrement ses petits comme une mère

Qui protège sans arrêt ces êtres, dans les villages de misère

De tout mal, des tonnerres, de tout  évènement planétaire

 

Ô majestueuse  montagne  qui veille infiniment sur ses  enfants

Qui les regarde  grandir et s’épanouir

Qui les enlace dans ses bras et c’est pour cela

Que  nous adressons des prières,  que nous te  rendons hommage  chère frontière ! »

 

« Frontière,   Ô toi  victime claire

Qui as vécu la colère de la guerre,

Qui as connu tant de conflits  et peu de lumière

Qui as vu  des hommes  franchir les barrages, les fronts

Les pierres, les rivières et tout  un paysage détruit

Ô toi  qui  as pleuré pour  des peuples  massacrés jour et nuit

Frontière,  Ô toi  remplie de guerre

Sommes-nous capables  de franchir ces barrières

Ou serons-nous bloqués par cette constante peur ?

Nous nous noyons dans la mer

N’atteignant pas cette lisière

Nous sentons que l’on nous tire dessus

Aussi  des cibles  sommes-nous  devenus.

 

 

 

 

Nous nous dressons en  face de notre ennemi

Deux mètres encore  et nous serons  réunis

Au-delà de ces murs, plein d’armures

Nous n’entendons que des murmures

Des voix appelant au secours

Aucun discours, aucun amour

Rien que cette guerre aux alentours !

 

Certains parmi les nôtres se sont enfuis

Pour se défendre  contre la guerre

Ils sont partis loin de ces frontières

Où ils ont pu se faire des amis, rencontrer des frères

 

Ils ont dépassé des limites

Pour atteindre un but

Et  continuer la lutte

 

 

D’autres ont éprouvé  une colère

Avant d’être emportés  par la  guerre

Certains ne sont plus retournés chez eux,

Ils ont pris le chemin des cieux »

 

La frontière, une limite en soi !

Poème n.3

Ezzeddine EL Haj-Sarah Akkari-Lara Samad-Kamal Moulayess

Je ne peux pas franchir la frontière

Je suis limitée  par  la matière

De ce que je fais, je ne suis pas fier

 

Je ne peux  pas me protéger

En cas de danger

Je n’arrête pas de regretter

Mes actions aléatoires

Et tout à l’intérieur tant de bazar

Où suis-je ? Où vais-je ? Dans quel territoire ?

 

 

 

Je suis limité  par la ligne

Pas de passage possible

Enfermé dans des bornes

Dans des fermetures invisibles

 

Je suis limité

Par des extrémités

Qui ne sont ni terrestres

Ni maritimes

 

Je ne suis ni blanc  ni noir

Je ne suis ni clair ni sombre

Je suis un oiseau dans une cage

Tout le monde me dit que je ne suis pas sage

 

Je suis limité

Par des extrémités

Qui ne sont ni terrestres

Ni maritimes

 

Je suis coincé

Mais personne ne le sait

Dans une tour qui n’est pas géante

Personne n’entend mes cris

Je n’entends que des rires

 

Je suis limité

Par des extrémités

Qui ne sont ni terrestres

Ni maritimes

 

Cette frontière, je ne peux pas la dépasser

Je suis incapable  de me protéger

Croyez-moi, elle est réelle

Cette tour qui n’est pas géante

En fait,

Cette tour n’est que dans ma tête.

 

Dans toutes les guerres, sur toutes les frontières

Des limites existent, certaines sont mentales

 

Tracées en soi-même, dans les confins intérieurs, bien gravées

Des lignes difficiles à dépasser

Une  forêt sombre bordée par une lisière

Une  guerre intérieure qu’il n’est pas facile de gagner

 

Maintenant, le cerveau comprend : ces extrémités

Pour les franchir, il suffit seulement de continuer à marcher.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des frontières amoureuses !

 

Poème n.4

Oliver-Ray Merheb

 

Les  frontières entre Cassandre et moi,

Des frontières  infranchissables  mais que seul moi ai franchies

Mènent  à un endroit où même la loi

Ne peut trouver cette caverne d’amour infini

 

Soudain, j’aperçois   une silhouette

Qui est sûrement celle d’une bête

Le gardien de  Cassandre

Entouré de flammes pouvant tourner le soleil en cendres

 

 

Cette bête ne m’avait pas reconnu

Elle a ouvert sa gueule et m’a mordu

J’ai brandi mon épée

Puis j’ai  sauté sur cette bête pour la tuer.

 

Et  voilà Cassandre, corps  à moitié nu

Qui me regardait  d’une manière séduisante

Espérant   que  cela  me plairait

Comme si elle ne savait pas que son amour  me suffisait !

 

 

Ô Cassandre, croyez-moi

Quand je vous dis que vous  êtes digne de toute foi

Vous êtes pour mon corps un blouson

Comme pour l’oiseau les branches sont une maison.

 

Toute cette histoire

Je la raconte pour vous dire que vous me manquez

Car cette frontière s’est fermée et  je ne peux vous retrouver

Et j’attends toujours le moment pour vous revoir.

 

 

 

 

 

La frontière, un passage de la vie à la mort

 

Poème n.5

Mira Mobayed

Le temps  passe et l’attente m’écrase

La frontière te retient loin de  mon visage

Un trait invisible te retient loin  de mon âme.

 

Plonge-toi mon petit oiseau dans la mer des mystères

Et quitte cet enfer terrestre

Lui-même une frontière  gigantesque

Tu as su contrôler tes nerfs

Tu as ouvert les portes de l’enfer

Tu es resté longtemps cloîtré  dans cette guerre, dans cette misère.

 

Poème n.6

Judie Aoudé

Rencontrer le père de sa mère

Rencontrer la mère de son père

Rencontrer  un univers

Dont l’existence est douteuse

Regarder dans les yeux d’une divinité

Qui l’attendait à l’autre bout de la frontière

Un passage difficile  pour le corps et pour l’esprit

Et une voix  grave qui  dit : « Tu dois  franchir  cette voie  avec tous ses ennuis ! »

La culpabilité envahit  ses   pensées

Et le  regret  de ce qu’il n’a  pas pu achever

Atteindre l’invisible

Pour être près d’une éternité

Une bordure qu’il croyait  lointaine

Sera  traversée par son dernier souffle équilibré

Il  se  plait  à regarder

Les fleurs étincelantes, de multiplies couleurs teintées

Un sourire se trace sur son visage ridé

« Dieu ! »  S’exclame-t-il  en saignant

Mais il  a  ensuite la bouche cousue

Quelques instants après

Des flammes dansent tout autour de ses pieds.

Il n’essaye  même pas de crier.