Ateliers d’écriture en 2nde A
Poème n.1- La Frontière
Anthony Yammine- Jad Armache- Marina Mikaty-Nadine Obeid- Limar Wazan-Dina Fattal-Omar Arnaout-Leen El Sayed- Tarek Naboulsi- Reem Abdallah
La frontière
Des limites qui encerclent la terre,
Soit une forêt ou un désert,
Soit une mer ou une rivière
Sous le nom de la protection
C’est en réalité une séparation.
Une bordure tracée en pierre ou en fer,
Enferme à l’autre bout un mystère
La frontière
Créée par nos pères
Elle a dressé tant de barrières
Après, ont surgi des guerres.
Une limite terrestre artificielle
Qui a brouillé le ciel
Avec tant d’idéologies imaginaires.
La frontière
Cette ligne invisible
Pour la plupart inaccessible
Tracée à la main
Par des humains
Une extrémité qui sépare des familles
Une bordure qui éloigne des amis
Une limite qui crée des conflits entre voisins.
La frontière
Une illusion que l’homme a créée
Une limite invisible que l’on a tracée
Comme un obstacle à surmonter
Une séparation parfois mentale que j’essaye de dépasser
Un passage entre le rêve et la réalité
Un pays qu’il me faut protéger.
La frontière
C’est la vie
Un passage interdit
Ces murs qui nous entourent toi et moi
Toi et moi qui avons un dialogue unique
Mais qui entrons dans une guerre apocalyptique
Quand nous franchissons ces bords
Là où nous guette la mort.
La frontière
Un lieu de séparation
Qu’on doit franchir en prenant en compte des délimitations
Afin de traverser une région
Un blocage à la douane en protection
Pour l’ouverture et la fermeture des bords de franchissement.
La frontière
Fermeture et extrémité
Sans elle, on ne sent pas protégé
Mais personne ne doit être limité par des démarcations
La frontière n’existe que pour ceux
Qui rêvent de séparation.
La frontière
Construite de pierre, elle ne laisse pas passer la lumière
Elle nous fait espérer l’ouverture
Mais réellement nous sommes en face d’une fermeture.
La frontière nous fait sentir la colère
En voyant la lisière,
En cherchant le passage,
En cherchant l’espoir de liberté,
Mais nous voilà séparés
Limités par ces extrémités.
Plus on s’approche de la frontière
Plus on s’éloigne de sa vie, de sa ville, de ce qui est réel
Des barrages
Une grande rivière
Tracent des limites officielles
Homme ! Pense à ces limites séparatives tracées
A ces extrémités glaciales
Fils d’Adam et d’Eve vivant sur terre
Oublie toutes les différences inégalitaires
Pourquoi créer les barrières entre blancs et noirs ?
Pourquoi provoquer une guerre sur tous les territoires ?
Quand échapperons-nous à ces isolations ?
Ne mettrons-nous pas une fin à ces illusions ?
Riche, pauvre, oriental et occidental
Nous nous considérons des étrangers et ça nous fait bien mal.
La frontière entre l’amitié et la guerre
Poème n.2
Dina Khabbaz- Rami Afiouni-Kevin Saba-Ghida Obeid- Ghyadaa Al Ali-Lilia Succari-Nadim Farah-Karim Bazerbachi
Deux vrais amis vivaient ensemble
Se tenaient pas la main, allaient se baigner
Au milieu des fleurs vagabondes qui poussent dans les vallées,
Ils songeaient :
« Ô territoire sacré !
Cette terre à protéger
Que personne ne doit traverser
C’est la maison, c’est le confort.
C’est Cette forte nature qui embrasse tendrement ses petits comme une mère
Qui protège sans arrêt ces êtres, dans les villages de misère
De tout mal, des tonnerres, de tout évènement planétaire
Ô majestueuse montagne qui veille infiniment sur ses enfants
Qui les regarde grandir et s’épanouir
Qui les enlace dans ses bras et c’est pour cela
Que nous adressons des prières, que nous te rendons hommage chère frontière ! »
« Frontière, Ô toi victime claire
Qui as vécu la colère de la guerre,
Qui as connu tant de conflits et peu de lumière
Qui as vu des hommes franchir les barrages, les fronts
Les pierres, les rivières et tout un paysage détruit
Ô toi qui as pleuré pour des peuples massacrés jour et nuit
Frontière, Ô toi remplie de guerre
Sommes-nous capables de franchir ces barrières
Ou serons-nous bloqués par cette constante peur ?
Nous nous noyons dans la mer
N’atteignant pas cette lisière
Nous sentons que l’on nous tire dessus
Aussi des cibles sommes-nous devenus.
Nous nous dressons en face de notre ennemi
Deux mètres encore et nous serons réunis
Au-delà de ces murs, plein d’armures
Nous n’entendons que des murmures
Des voix appelant au secours
Aucun discours, aucun amour
Rien que cette guerre aux alentours !
Certains parmi les nôtres se sont enfuis
Pour se défendre contre la guerre
Ils sont partis loin de ces frontières
Où ils ont pu se faire des amis, rencontrer des frères
Ils ont dépassé des limites
Pour atteindre un but
Et continuer la lutte
D’autres ont éprouvé une colère
Avant d’être emportés par la guerre
Certains ne sont plus retournés chez eux,
Ils ont pris le chemin des cieux »
La frontière, une limite en soi !
Poème n.3
Ezzeddine EL Haj-Sarah Akkari-Lara Samad-Kamal Moulayess
Je ne peux pas franchir la frontière
Je suis limitée par la matière
De ce que je fais, je ne suis pas fier
Je ne peux pas me protéger
En cas de danger
Je n’arrête pas de regretter
Mes actions aléatoires
Et tout à l’intérieur tant de bazar
Où suis-je ? Où vais-je ? Dans quel territoire ?
Je suis limité par la ligne
Pas de passage possible
Enfermé dans des bornes
Dans des fermetures invisibles
Je suis limité
Par des extrémités
Qui ne sont ni terrestres
Ni maritimes
Je ne suis ni blanc ni noir
Je ne suis ni clair ni sombre
Je suis un oiseau dans une cage
Tout le monde me dit que je ne suis pas sage
Je suis limité
Par des extrémités
Qui ne sont ni terrestres
Ni maritimes
Je suis coincé
Mais personne ne le sait
Dans une tour qui n’est pas géante
Personne n’entend mes cris
Je n’entends que des rires
Je suis limité
Par des extrémités
Qui ne sont ni terrestres
Ni maritimes
Cette frontière, je ne peux pas la dépasser
Je suis incapable de me protéger
Croyez-moi, elle est réelle
Cette tour qui n’est pas géante
En fait,
Cette tour n’est que dans ma tête.
Dans toutes les guerres, sur toutes les frontières
Des limites existent, certaines sont mentales
Tracées en soi-même, dans les confins intérieurs, bien gravées
Des lignes difficiles à dépasser
Une forêt sombre bordée par une lisière
Une guerre intérieure qu’il n’est pas facile de gagner
Maintenant, le cerveau comprend : ces extrémités
Pour les franchir, il suffit seulement de continuer à marcher.
Des frontières amoureuses !
Poème n.4
Oliver-Ray Merheb
Les frontières entre Cassandre et moi,
Des frontières infranchissables mais que seul moi ai franchies
Mènent à un endroit où même la loi
Ne peut trouver cette caverne d’amour infini
Soudain, j’aperçois une silhouette
Qui est sûrement celle d’une bête
Le gardien de Cassandre
Entouré de flammes pouvant tourner le soleil en cendres
Cette bête ne m’avait pas reconnu
Elle a ouvert sa gueule et m’a mordu
J’ai brandi mon épée
Puis j’ai sauté sur cette bête pour la tuer.
Et voilà Cassandre, corps à moitié nu
Qui me regardait d’une manière séduisante
Espérant que cela me plairait
Comme si elle ne savait pas que son amour me suffisait !
Ô Cassandre, croyez-moi
Quand je vous dis que vous êtes digne de toute foi
Vous êtes pour mon corps un blouson
Comme pour l’oiseau les branches sont une maison.
Toute cette histoire
Je la raconte pour vous dire que vous me manquez
Car cette frontière s’est fermée et je ne peux vous retrouver
Et j’attends toujours le moment pour vous revoir.
La frontière, un passage de la vie à la mort
Poème n.5
Mira Mobayed
Le temps passe et l’attente m’écrase
La frontière te retient loin de mon visage
Un trait invisible te retient loin de mon âme.
Plonge-toi mon petit oiseau dans la mer des mystères
Et quitte cet enfer terrestre
Lui-même une frontière gigantesque
Tu as su contrôler tes nerfs
Tu as ouvert les portes de l’enfer
Tu es resté longtemps cloîtré dans cette guerre, dans cette misère.
Poème n.6
Judie Aoudé
Rencontrer le père de sa mère
Rencontrer la mère de son père
Rencontrer un univers
Dont l’existence est douteuse
Regarder dans les yeux d’une divinité
Qui l’attendait à l’autre bout de la frontière
Un passage difficile pour le corps et pour l’esprit
Et une voix grave qui dit : « Tu dois franchir cette voie avec tous ses ennuis ! »
La culpabilité envahit ses pensées
Et le regret de ce qu’il n’a pas pu achever
Atteindre l’invisible
Pour être près d’une éternité
Une bordure qu’il croyait lointaine
Sera traversée par son dernier souffle équilibré
Il se plait à regarder
Les fleurs étincelantes, de multiplies couleurs teintées
Un sourire se trace sur son visage ridé
« Dieu ! » S’exclame-t-il en saignant
Mais il a ensuite la bouche cousue
Quelques instants après
Des flammes dansent tout autour de ses pieds.
Il n’essaye même pas de crier.